Top 3 de mes pires souvenirs !!!
Quand on démarre son activité de libérale, on se doute que cela ne va pas être un long fleuve tranquille. Voici un top 3 de mes pires galères, des plus classiques qui seront votre destin au manque de chance avec lequel je vis depuis plusieurs années…
Numéro 3 : d’où vient ce sang ?
Je me rends chez une patiente, que je vois 2 fois par jour depuis des années pour distribution de médicaments. Une dame que j’apprécie, que je connais dans son quotidien, bref un lien s’est instauré naturellement entre nous. Mes passages se suivent et normalement se ressemblent…
Ce matin de week-end, elle tarde à m’ouvrir, mais finit par ouvrir la porte de son immeuble et m’entrouvre sa porte d’entrée, tout en m’interdisant d’entrer. La porte est légèrement entrebâillée et j’aperçois à peine son visage, et elle me demande de revenir un autre jour. Situation parfaitement inhabituelle ! J’empêche la dame de fermer sa porte en lui demandant ce qu’il se passe et là j’aperçois du sang. Bon pas de panique, il faut entrer : « Poussez-vous, il faut que je rentre, que se passe-t-il ? ». Je pousse doucement la porte d’entrée et la patiente en même temps, me voilà entrée ! C’est d’abord cette odeur caractéristique de fer qui m’a gênée et rapidement la vue du sang dans toute son entrée et son salon. Mais d’où vient ce sang ???
« Vous êtes blessée ? Vous avez mal quelque part ? Asseyez-vous ! »
Ah oui, j’oubliais Madame souffre de troubles cognitifs assez sévères et sera bien incapable de me dire ce qu’il s’est passé.
A la recherche de la source de tout ce sang, tête rien, bras rien, jambe, AHHHH, j’ai trouvé ! Une plaie bien profonde au mollet. La plaie saigne encore, je fais un pansement compressif avec les moyens du bord. La suite, pompier, arrivée de sa fille, urgences et plusieurs semaines de soins.
Ce cas est classique et nous arrive à toutes.
Numéro 2 : Où est-ce que je suis encore tombée ?
Tout commence avec l’appel d’une charmante assistante sociale qui cherche une infirmière pour donner les traitements d’un enfant. C’étaient mes débuts, je n’avais pas encore compris que ce genre d’appel signifiait une prise en charge difficile et fastidieuse voire un abandon de patient en ville par un hôpital. Donc j’accepte !
Il s’agit d’un gentil petit garçon de 4 ans atteint de tuberculose qui doit prendre impérativement son traitement, ce qui ne semble pas être la priorité de sa mère. Au début tout va bien, à part que la mère brille par son absence et que ses sœurs pré-ado semblent s’occuper de tout. Evidemment petit rapport à l’assistante sociale qui trouve une solution et fait déménager les enfants chez leur père.
Je me rends donc chez le père pour poursuivre la prise en charge, et la, léger regret… Je sonne, la porte s’ouvre sur une nuée de gamins de tous les âges. Je cherche mon petit, je ne le vois pas tout de suite et les gamins ont un truc qui cloche. J’aperçois le petit, il est sale, le nez qui coule, ses vêtements sont dégoutants. Mais c’est du sang sur ses vêtements ? Pourquoi le sol colle ? Pourquoi je suis en tongs ??? Je m’avance, un peu inquiète quand même, et je tourne la tête à gauche vers la cuisine, et là je crie ! C’est réflexe. Une vieille femme me regarde en me souriant sans dents, elle est en train d’égorger un poulet dans une bassine géante en fer. Il y a du sang, des plumes du sol au plafond et les gosses sont couverts de cette crasse. Au fait, il fait chaud, on est en été, d’où les tongs… Que vont-ils faire de ses poulets abattus dans un appartement par 30° sans hygiène ? Très mauvaise question, ce n’est pas mon boulot !
Je fais mon travail donne le sirop au petit et quitte cet appartement bien embêtée pour les gosses. Mais que faire ? Quand je reviens le lendemain, l’appartement est nettoyé, plus une trace, à croire que j’ai rêvé !
Moralité de l’histoire, peu importe les températures, je ne travaillerai plus qu’en chaussures fermées !
Numéro 1 : Petit accident de voiture
Nous sommes en mars, la journée est plutôt calme, c’est le début de la tournée et une fois n’est pas coutume, je ne suis pas en retard. Je descends la rue Jean Jaurès, que je connais par cœur, petite rue pavillonnaire où, pour se croiser, on doit se ranger entre les véhicules stationnés.
J’arrive au fameux stop. A gauche personne, à droite un véhicule est stationné dans l’angle, je ne vois pas bien, je m’avance prudemment et finis par me lancer. Petit regard à droite et là, je vois une masse noire me foncer dessus. Dernière pensée, accélère ça va peut-être passer !
Et non ! Le choc est violent, le bruit de taule est assourdissant et c’est parti pour un tour de manège grandeur nature en 208. La voiture part en toupie, et je sens un choc, je le saurai plus tard c’était le trottoir, et elle bascule, je finis ma course dans un jardin, ma voiture sur ma portière, la tête délicatement posée sur un airbag ! Ils m’ont sauvé ce jour-là !
Je souffle quelques secondes, le temps de reprendre mes esprits. On sait tous ce qu’il faut faire ou ne pas faire dans cette situation. En fait il y a la théorie et la pratique…
D’abord j’éteins le moteur, bonne idée me direz-vous ? Mais je l’ai fait uniquement parce que la musique de mon autoradio n’était pas raccord avec la situation…
Ensuite mon téléphone pro sonne, évidemment je décroche : « cabinet infirmier, Bonjour ! ». Comme je suis pendue par ma ceinture, je me rends assez vite compte du ridicule de la situation et raccroche.
Enfin un éclair de génie ! Il faut que j’appelle les pompiers. Mais où est mon téléphone perso ? Je lâche le pro et me mets à la recherche de mon autre téléphone perso (sans commentaire vous ne savez pas quelles idioties vous feriez dans cette situation ?). Je le trouve rapidement et appelle les pompiers, toujours pas de nouvelles de l’autre voiture et ça, ça m’inquiète ! les pompiers sont en chemin, je suis mise en attente afin de parler avec le médecin du SAMU et c’est trop long à mes yeux. Surtout que je ne vais pas pouvoir poursuive ma tournée, je dois appeler ma collègue. Je raccroche, et appelle ma collègue, toujours pendue par ma ceinture. Ne pas l’inquiéter…
- Elle : « Allo ça va ? »
- Moi : « Oui mais je vais pas pouvoir poursuivre la tournée, j’ai cassé ma voiture. »
- Elle : « mais ça va ? »
- Moi : « Oui, oui »
- Elle : « J’arrive ! »
Je ne vous dis pas sa tête quand elle est arrivée sur place, les policiers avaient barrés la rue, ma voiture retournée dans un jardin et moi dans le camion de pompiers… Mais on n’y est pas encore.
Pendant la conversation je décide de me détacher en essayant de ne pas tomber, et j’y arrive à peu près !
Enfin des passants arrivent, il s’est passé plusieurs minutes, ils me disent que l’autre conductrice va bien mais que comme elle me croyait morte elle a préféré rester assise par terre sans rien faire… évidemment, et moi qui m’inquiète !
Bref, comment sortir de la ? Seule ? Impossible ! Ne pas paniquer, la voiture ne va pas exploser ??? Que faire ??? Réaction toujours très saine de ma part, je me refais le chignon, et oui j’ai des éclats de verre dans les cheveux… Je rassemble mon sac et mes affaires et patiente.
Ah la municipale arrive, c’est très bizarre, il y a de la peur dans leurs yeux. Eux non plus ne viennent pas me voir…
Enfin les pompiers ! Quelqu’un va bien finir par m’aider ! Ils me sortent de la voiture en me hissant par la porte passager, la voiture toujours retournée, le tout sans minerve… me font sauter de la hauteur de la voiture, normal ! Ils me mettent dans leur camion avec l’autre conductrice qui prend le brancard comme elle fait une crise d’angoisse… Je prends donc un strapontin.
Au total, une fracture au doigt que je me suis faite en serrant le volant un peu fort, une voiture détruite, et un splendide malus car quand vous décollez d’un stop vous êtes en tort.
Ma collègue prend immédiatement le relais, se bat avec les pompiers pour qu’ils ouvrent le coffre et qu’elle puisse récupérer les médicaments des patients. Heureusement qu’elle était là. Ça compte une bonne collègue !
Voilà mes petites mésaventures, en espérant ne pas en vivre de trop !
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